Quand on parle aujourd’hui de Pays de Cocagne, la formule est synonyme de prospérité et de fête. Pourtant, ce pays n’appartient pas à la légende. Il appartient à l’histoire de Midi-Pyrénées.
Le pastel était autrefois très apprécié des teinturiers et des artistes. Les coques, ou cocagnes, désignaient en effet les boules de feuilles de pastel. Cette plante, dont les feuilles sont vertes et les fleurs jaunes, permet d’obtenir la couleur bleue. Sa culture a valu à Toulouse et au Lauragais un véritable âge d’or. Au XVIème siècle, la région devient le plus grand grenier à pastel de tout le continent. Et ceci pour des raisons de savoir-faire, de terrain et de climat.
Toulouse est la plaque tournante de ce négoce. Via Bordeaux et Marseille, jusqu’à 40 000 tonnes par an sont exportées vers Londres, Anvers, Hambourg ou même l’Orient. Les drapiers s’arrachent le précieux pigment. Les négociants toulousains amassent des fortunes considérables. Ils se font construire de véritables hôtels palais de style Renaissance, qui constituent aujourd’hui l’un des trésors du patrimoine toulousain.