Sans être spécialiste en météo, chacun peut constater que la canicule n'est plus un phénomène rare. Autant dire que le randonneur doit penser à adapter ses comportements.


LES EFFETS DE LA FORTE CHALEUR SUR L'ORGANISME

La forte chaleur perturbe la régulation thermique du corps qui doit :
• impérativement maintenir sa température centrale aux environs de 37° pour assurer le bon fonctionnement des organes.
• maintenir aussi  constant que possible le  pourcentage d'eau, soit 70% ; cette  eau qui baigne les cellules, fluidifie le sang et, dans le cas qui nous occupe,  permet la transpiration qui rafraîchit l'épiderme et surtout évacue la chaleur interne en excès.
Si on n'y prend pas garde, la déshydratation et l'augmentation de la température corporelle peuvent rapidement poser problème, en particulier pour les plus  fragiles, les personnes âgées, les malades et les enfants.  
Les conséquences sont plus ou moins graves :
• Les crampes de chaleur, qui arrivent au cours de l'effort intense. Boire et se reposer, et il n'y paraîtra plus.
• L'insolation est le degré au-dessus: la personne est pâle et prostrée, sa peau moite. Là encore, repos et hydratation abondante.
• Le coup de chaleur hyperthermique qui peut survenir en périodes caniculaires. Accident grave, parfois mortel, la personne est plus ou moins consciente, épuisée, sa peau est sèche et chaude. Il s'agit d'une véritable urgence médicale, qui demande une réhydratation par des perfusions sous contrôle en milieu hospitalier. Ce sont en fait des accidents dus à une mauvaise hydratation plutôt qu'à la chaleur.

COMMENT LE RANDONNEUR PEUT-IL SE PRÉMUNIR ?

Quelques règles de base :

• Pas question de faire sa première expérience de randonnée un jour de canicule, surtout sans entraînement
• Partir seulement si l'on est en pleine forme, bien reposé
• Porter  obligatoirement un chapeau, de bonnes lunettes de soleil, et une crème protectrice
• Porter des vêtements  aérés, confortables, légers mais qui couvrent bien, surtout si on n'est pas encore bronzé
• Manger léger, des sucres rapides (fruits, fruits secs, barres de céréales) pour soutenir l'effort ; pas de nourriture lourde ou grasse (de toute façon, difficile à transporter quand il fait chaud)
• Se rafraîchir aussi souvent que possible. A chaque  point d'eau, s'asperger et surtout  bien mouiller son chapeau.
• S'hydrater, c'est le maître mot de la  prévention.
• Bien boire avant le départ de la randonnée
• S'astreindre à boire souvent, toutes les 20 min de petites quantités (4 à 5 gorgées) même si vous n’avez pas soif.
• Emporter dans le sac 2 litres de boisson et se réapprovisionner à chaque occasion (fontaine, source, eau vive). Si on n'est pas sûr de la  potabilité de l'eau, ne pas hésiter à ajouter  une tablette désinfectante qu'il faudra laisser agir une heure avant de consommer.

Plusieurs litres d'eau, ce n'est pas trop ? Non.
Si on a la curiosité de se peser le matin et le soir après la randonnée, on peut constater une perte de poids  qui peut aller jusqu'à plusieurs kilos, essentiellement de l'eau. Le corps est en déficit, déficit à compenser par la boisson en cours de randonnée et après l'étape. Il n'est alors pas rare de consommer 5 à 7 litres  d'eau  à l'occasion d'une randonnée « chaude ».
Comment savoir si on a bu assez ? Doit-on se fier à la sensation de soif ? Non, il faut savoir observer ses urines : quand elles deviennent moins abondantes ou plus foncées, on n'a pas bu assez.

d’après un article du Dr Pierre Josué, Médecin fédéral de la FFRandonnée